Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Chaudron Vert

Publicité
Visiteurs
Depuis la création 8 945
Newsletter
Archives
20 septembre 2018

À l'attention des lecteurs sur mobile

À l'attention des lecteurs sur mobile
La version mobile de Canalblog ne permettant pas d'avoir accès à la décoration et aux aspects visuels du blog, vous avez normalement devant les yeux un site à l'allure très neutre, de couleur bleue et blanche. Pour accéder au blog dans son apparence réelle,...
Publicité
Publicité
5 mai 2020

Le bilan statistique des Verts en Ligue 1

Face à la crise sanitaire qui frappe le pays, le gouvernement français et la Ligue de Football Professionnel ont décrété la fin de la saison de Ligue 1, scellant définitivement la triste 17e place de l'AS Saint-Étienne. Malgré une belle épopée en Coupe de France, dont on ne sait pas encore si la finale pourra se jouer, l'exercice 2019-2020 a donc été extrêmement difficile pour les Verts, qui ont tremblé jusqu'au bout pour leur survie dans l'élite. Un immense chantier attend désormais Claude Puel, et l'été devrait permettre au manager stéphanois de poser les fondations de son nouveau projet. Mais avant d'attaquer la grande lessive estivale, revenons sur cette saison de Ligue 1 à travers différentes statistiques individuelles.

Le meilleur buteur : Denis Bouanga.

Denis Bouanga occupe évidemment la première place des réalisateurs stéphanois en championnat. Arrivé l'été dernier en provenance de Nîmes, l'ailier gabonais n'a pas tardé à faire parler la poudre en ouvrant son compteur pour son premier match à Geoffroy-Guichard, contre Brest. Muet jusqu'à mi-octobre, il a ensuite profité de l'arrivée de Claude Puel pour remettre la machine en marche et inscrire notamment deux doublés, face à Nantes et Nice. Au total, l'ancien lorientais a trouvé le chemin des filets à dix reprises, dont trois fois sur pénalty et quatre fois de la tête. Il est suivi par Romain Hamouma (6 buts) et Wahbi Khazri (3 buts).

Bouanga Denis Bouanga célèbre son but contre Reims. (© ASSE) 

Le meilleur passeur : Ryad Boudebouz.

Auteur de prestations décevantes et pris en grippe par une partie du public stéphanois, le meneur algérien a connu une première saison compliquée dans le Forez et n'a jamais réussi à faire oublier Rémy Cabella. Pourtant, sa belle patte gauche lui a quand même permis de délivrer quatre offrandes, dont un centre sublime pour Robert Beric dans le derby. Rarement récompensé de ses efforts, Ryad Boudebouz est finalement entré dans les coeurs grâce à son but mémorable en demi-finale de Coupe de France contre Rennes, qui pourrait bien marquer le décollage de sa carrière sous le maillot vert. Le podium est complété par Denis Bouanga, intenable offensivement, et Franck Honorat, auteur d'une saison prometteuse, avec trois passes décisives chacun.

Les plus avertis : Timothée Kolodziejczak et Miguel Trauco.

Comme un symbole de la faiblesse stéphanoise au poste de latéral gauche, où personne n'a réussi à convaincre, Timothée Kolodziejczak et Miguel Trauco ont tous les deux récolté six cartons jaunes. De nouveau prêté à l'ASSE par le club mexicain des Tigres, le premier cité n'a jamais retrouvé son niveau de la saison passée. Quant au latéral péruvien, il a connu de grosses difficultés d'adaptation au football européen. Averti à cinq reprises, Loïc Perrin complète le trio de tête et confirme malheureusement son déclin, lui qui était auparavant un défenseur très propre dans ses interventions.

Le plus aérien : Wesley Fofana.

Avec 4,5 duels aériens gagnés par match en moyenne, Wesley Fofana s'est montré impérial au sein de la défense stéphanoise. Il se classe même sixième de Ligue 1 dans ce secteur, démontrant que son excellent jeu aérien est l'une de ses principales qualités. L'un de ses coups de tête lui a d'ailleurs permis d'inscrire son premier but en pro, contre Nice à Geoffroy-Guichard. Septième de Ligue 1, Mathieu Debuchy talonne de près son jeune coéquipier avec 4,4 duels aériens gagnés par match. L'international français n'est pas spécialement grand (1m77), mais il possède une détente phénoménale et a déjà inscrit de nombreux buts de la tête sous le maillot vert. Prêté cet hiver à Middlesbrough en Angleterre, le costaud Harold Moukoudi occupe la troisième place avec 3,2 duels aériens gagnés par match.

Fofana Wesley Fofana savoure son premier but dans le monde professionnel. (© ASSE)

Le plus vigilant : Wesley Fofana.

En plus de régner dans les airs, Wesley Fofana a également réalisé 2,6 interceptions par match en moyenne, soit le quatrième meilleur total de Ligue 1. Cette nouvelle statistique confirme définitivement la belle saison du vainqueur de la Gambardella 2019, qui devrait être le digne successeur de son ami William Saliba, auquel il a été associé en charnière centrale chez les jeunes puis en équipe première, qui rejoindra Arsenal cet été. Mathieu Debuchy et Timothée Kolodziejczak complètent le podium, comptabilisant tous les deux 2 interceptions par match. Nous pouvons remarquer qu'aucun attaquant ne se trouve dans le top 15 stéphanois, ce qui prouve que l'ASSE a rarement opté pour un pressing haut cette saison.

Le maître artificier : Denis Bouanga.

Décidément dans tous les bons coups, Denis Bouanga est le joueur stéphanois qui a frappé le plus de fois au but avec 78 tirs, soit une moyenne de trois tentatives par match. Parmi les joueurs de Ligue 1, il se situe d'ailleurs à la quatrième place, le parisien Kylian Mbappé dominant le classement avec 87 tirs. Le Gabonais est suivi par Wahbi Khazri et Ryad Boudebouz, respectivement auteurs de 45 et 26 tentatives. La présence de Mathieu Debuchy (13 tirs) et Miguel Trauco (11 tirs) dans le top 10 est intéressante, les deux latéraux confirmant leur profil offensif. Ils ont d'ailleurs tous les deux trouvé le chemin des filets, à Nîmes pour le Français et à Nantes pour le Péruvien. De son côté, Yohan Cabaye est le Stéphanois qui a tenté le plus de fois sans marquer, avec 11 frappes.

Le plus précis : William Saliba.

Parmi les Verts ayant disputé au moins dix matches de Ligue 1, William Saliba est le plus précis dans ses transmissions avec 88% de passes réussies, démontrant une nouvelle fois ses qualités de relanceur. Il est suivi par Loïc Perrin avec 87,6% et Harold Moukoudi avec 86,8%. Ce sont donc des défenseurs centraux qui trustent les premières places, ce qui est plutôt logique car ils réalisent la plupart du temps des passes peu risquées. Afin d'y voir un peu plus clair, notons que le premier milieu de terrain est Yann M'Vila (4e avec 85,8%) et que le premier attaquant est Arnaud Nordin (8e avec 81,9%).

Saliba William Saliba échappe au pressing de l'attaquant rennais Raphinha. (© ASSE)

Le plus sanctionné : Denis Bouanga.

Et revoilà l'infernal Denis Bouanga, pour une statistique moins glorieuse cette fois. Avec deux fautes par match en moyenne, l'attaquant stéphanois est en effet le joueur le plus sanctionné de son équipe. Ce total pourrait cependant s'expliquer par sa débauche d'énergie, le Gabonais s'arrachant sur chaque duel au risque de faire faute sur son défenseur. Mathieu Debuchy (1,5 fautes par match) se classe à la deuxième position, tandis que les milieux de terrain Mahdi Camara et Yohan Cabaye complètent le podium (1,4 fautes par match).

Le meilleur dribbleur : Zaydou Youssouf.

Parmi les Verts ayant tenté au moins 20 dribbles cette saison, Zaydou Youssouf affiche le meilleur ratio avec 87,5% de dribbles réussis. Le jeune milieu de terrain a été l'une des rares satisfactions du dernier mercato estival, montrant à chaque apparition un potentiel certain. Sa grave blessure au genou à la mi-saison a fait très mal à l'ASSE et il faut espérer que l'ancien bordelais revienne en forme la saison prochaine. Avec 65,8% de dribbles réussis, Miguel Trauco prend la deuxième place, suivi de près par Arnaud Nordin et ses 61,3% de réussite. À noter que Denis Bouanga est le joueur qui a tenté le plus de dribbles - 123 au total - mais il n'en a réussi que 47,2%. 

Youssouf Stoppé dans son élan par une blessure au genou, Zaydou Youssouf sera très attendu la saison prochaine. (© ASSE)

Note : Toutes les statistiques sont extraites du site WhoScored.

26 mars 2020

Rétro #2 : Le jour où les Verts ont triomphé sous la neige

En cette saison 2012-2013, tout se déroule à merveille pour les Verts. Qualifiés pour la finale de la Coupe de la Ligue et enchaînant les victoires en Ligue 1, les hommes de Christophe Galtier ne laissent rien ni personne se mettre en travers de leur chemin. Et certainement pas la neige, comme vont l'apprendre à leurs dépens les joueurs de Montpellier, lors d'une incroyable soirée de février.

Le 9 février 2013, l'AS Saint-Étienne accueille le MHSC, champion de France en titre, à l'occasion de la 24e journée de Ligue 1. Si une météo menaçante fait planer un doute sur la tenue de la rencontre, le Stade Geoffroy-Guichard est pour l'instant épargné pour les averses et la partie peut avoir lieu. À la lutte pour les places européennes, les Verts démarrent le match tambour battant et ouvrent rapidement le score grâce au brésilien Brandao, parfaitement servi par Pierre-Emerick Aubameyang (13e). Quelques minutes plus tard, le gabonais se mue ensuite en buteur et creuse l'écart d'une magnifique talonnade aérienne, sur un centre de Renaud Cohade (29e).

ASSE Montpellier

Malheureusement, les choses se compliquent à la mi-temps car une tempête de neige s'abat sur Geoffroy-Guichard et blanchit la pelouse. La pause dure d'ailleurs trente minutes au lieu d'un quart d'heure, le temps de tracer les lignes en rouge. Pourtant, au retour des vestiaires, les conditions difficiles n'empêchent pas les deux équipes de faire le spectacle. Arrivé dans le Forez en janvier, Yohan Mollo triple ainsi la mise sur un nouveau service de Cohade (48e), puis Rémy Cabella réduit l'écart dans la foulée (49e). Mais l'arbitre décide finalement d'interrompre la rencontre à la 65e minute, le terrain devenant impraticable. C'est sans compter sur l'abnégation et la générosité des Verts, bien décidés à ne pas laisser les Montpelliérains s'en sortir aussi facilement. En effet, si le match est définitivement arrêté, il devra être rejoué en recommençant à 0-0. Une scène surréaliste va alors se dérouler sur la pelouse de Geoffroy-Guichard : devant un public stupéfait, les joueurs stéphanois se munissent de pelles et déneigent eux-mêmes le terrain !

ASSE - Montpellier

Après de longues minutes de travail, les efforts de Brandao et de ses coéquipiers finissent par porter leurs fruits. Dans un Chaudron rendu bouillant par ce scénario incroyable, l'arbitre décide de poursuivre la rencontre et le jeu reprend ! Fraîchement prêté par le PSG, Mathieu Bodmer corse l'addition à l'entame du dernier quart d'heure et inscrit son premier but sous le maillot vert, Renaud Cohade délivrant au passage sa troisième passe décisive de la soirée (75e). Sous des averses de neige toujours aussi abondantes, le score n'évolue plus et les Verts décrochent une victoire mémorable devant un public conquis. La troupe de Christophe Galtier terminera la saison à la cinquième place et obtiendra son ticket pour l'Europa League grâce à son titre en Coupe de la Ligue.

24 mars 2020

Rétro #1 : L'arrivée rocambolesque de Salif Keita

En novembre 1967, un jeune joueur du nom de Salif Keita quitte Bamako et le continent africain pour rejoindre l'AS Saint-Étienne. Sans le savoir, les Verts viennent de mettre la main sur un véritable phénomène, qui marquera durablement l'histoire du club et du championnat de France. Mais avant de collectionner les buts et les trophées, l'attaquant malien arrive dans le Forez d'une façon bien particulière...

Keita (1)

Tout commence lorsque Charles Dagher, un supporter des Verts expatrié au Mali, remarque le talent de Salif Keita et parvient à convaincre l'ASSE de le recruter. Le club stéphanois propose en effet un contrat au joueur du Real Bamako, qui décide d'embarquer immédiatement pour la France sans prévenir ses nouveaux dirigeants. Hélas, Salif Keita se fait agresser et voler son argent à l'aéroport de Monrovia, au Libéria, où il s'apprêtait à prendre l'avion. Le néo-stéphanois atterrit donc à Orly sans le moindre centime sur lui, et personne n'est au courant de son arrivée. Dans l'incapacité de prendre un train, il sollicite alors un taxi et lui demande de le conduire au stade Geoffroy-Guichard. Le chauffeur n'en croit pas ses oreilles, mais il finit par accepter lorsque le malien lui promet que l'ASSE paiera la course. Au terme d'un trajet d'environ 500 kilomètres, le club règle une note s'élevant à 1060 francs, soit près de 160 euros. L'anecdote deviendra célèbre au fil des années. Quant à Salif Keita, son histoire d'amour avec Saint-Étienne peut commencer.

Keita (2)

Entre 1967 et 1972, l'attaquant malien inscrit 140 buts en 185 matches sous le maillot vert. Sacré champion de France à trois reprises, il devient le chouchou des supporters stéphanois, qui le surnomment rapidement la "Panthère Noire". Dès 1968, le club adopte d'ailleurs cet animal comme emblème en son honneur. Salif Keita remporte également deux coupes de France, ainsi que le Ballon d'Or africain en 1970. Lors de la saison 1970-1971, il marque 42 buts et empoche le Soulier d'Argent européen, uniquement devancé par les 44 réalisations du marseillais Josip Skoblar. Bien des années plus tard, en 2013, il est nommé ambassadeur à vie de l'ASSE lors des 80 ans du club, en compagnie de douze autres joueurs (René Domingo, Rachid Mekhloufi, Robert Herbin, Hervé Revelli, Georges Bereta, Jean-Michel Larqué, Ivan Curkovic, Aimé Jacquet, Dominique Rocheteau, Michel Platini, Lubomir Moravcik et Loïc Perrin). Une récompense logique tant la Panthère a marqué le Forez de son empreinte.

31 décembre 2019

Les "Forez Awards" de l'année 2019 !

C'est une drôle d'année qui touche à sa fin pour les supporters stéphanois. En 2019, les Verts ont en effet alterné les coups d'éclat et les désillusions, passant par toutes les émotions et connaissant trois entraîneurs différents. À l'heure de tirer un bilan, il est ainsi difficile de dégager une appréciation générale de cette année particulièrement irrégulière. Mais avant d'entrer dans une nouvelle décennie, revenons malgré tout sur le millésime 2019 avec la traditionnelle cérémonie des "Forez Awards".

Match de l'année : ASSE 1-0 Lyon.

Pauvre techniquement et peu emballant, le derby remporté face à l'OL n'en reste pas moins le moment phare de l'année écoulée d'un point de vue émotionnel. Englués à la dernière place du classement, les Verts traversent alors une grave crise de résultats et Ghislain Printant vient tout juste d'être limogé de son poste d'entraîneur. Ironie du sort, c'est Claude Puel qui prend les rênes de l'équipe, deux jours seulement avant la rencontre. Mais personne n'imagine l'ASSE guérir de ses maux en si peu de temps. Le nouveau manager stéphanois a beau tenter une composition audacieuse, en titularisant le jeune Charles Abi ou en relançant Loïs Diony, les supporters des Verts s'attendent au pire.

1 Charles Abi au coeur de la défense lyonnaise. (© ASSE)

Pourtant, sur le terrain, l'équipe affiche des progrès épatants. Si fragile au cours des dernières semaines, la défense stéphanoise retrouve enfin une certaine solidité et se montre intraitable, bien aidée par le retour de blessure de William Saliba. Sur le plan offensif, les Verts parviennent plusieurs fois à porter le danger dans la surface lyonnaise, à l'image de Denis Bouanga ou de Zaydou Youssouf, tous deux excellents. Mais surtout - et c'est sans doute le plus important dans un derby - les hommes de Claude Puel font preuve d'un état d'esprit exemplaire. Ils sont finalement récompensés de leurs efforts à l'entame des arrêts de jeu. Dans la dernière minute du temps réglementaire, Ryad Boudebouz distille un centre parfait pour Robert Beric, tout juste entré en jeu, qui crucifie Anthony Lopes d'une tête imparable en lucarne. Le Chaudron laisse exploser sa joie. La communion entre joueurs et supporters sera grandiose. Le 119e derby de l'histoire est stéphanois.

2 Robert Beric et les Verts laissent éclater leur joie devant le Kop Nord. (© ASSE)

But de l'année : Wahbi Khazri contre Marseille (2-1).

Déjà vainqueur de cette récompense l'an dernier, Wahbi Khazri récidive en 2019 avec un nouveau coup de canon, cette fois face à l'Olympique de Marseille. Ce soir-là, les Verts accueillent leur rival phocéen avec la possibilité de grimper sur le podium en cas de succès. En face, c'est un OM en pleine crise et sevré de victoires depuis plusieurs semaines qui se présente à Geoffroy-Guichard. Mais à la surprise générale, les visiteurs ouvrent le score grâce à Kevin Strootman et jettent un coup de froid dans le Chaudron. Le show Wahbi Khazri peut alors débuter. Le tunisien égalise d'abord sur pénalty en début de seconde période puis, dans les tout derniers instants du match, il fait définitivement basculer la rencontre d'un but d'anthologie. À la réception d'un long ballon mal renvoyé par la défense marseillaise, l'attaquant stéphanois ne se pose pas de question et envoie un véritable missile du pied droit, qui transperce la cage de Steve Mandanda. Limpide.

Joueur de l'année : William Saliba.

Difficile de dégager un favori pour cette distinction. Rémy Cabella et Denis Bouanga ont tous les deux brillé, mais ils n'ont pas porté le maillot vert toute l'année. Wahbi Khazri et Romain Hamouma ont de leur côté manqué de régularité, tandis que Yann M'Vila, Matthieu Debuchy et Stéphane Ruffier ont connu une baisse de régime ces derniers mois. Toutefois, un joueur a réussi à se rendre indispensable en 2019, enchaînant les prestations de haut vol malgré son jeune âge. Du haut de ses 18 ans, William Saliba s'est en effet imposé comme le patron de la défense stéphanoise. Et s'il a connu deux blessures importantes au cours de l'année, ses absences n'ont fait que souligner son importance pour l'équipe. Les statistiques sont affolantes : lorsque Saliba était présent, l'ASSE a raflé 12 victoires et 11 clean sheets en 15 matches de Ligue 1 en 2019. En son absence, le chiffre s'écroule à 6 victoires et un seul clean sheet en 24 matches... 

Si 2018 fut l'année de l'éclosion pour Saliba, 2019 a donc été celle de la révélation. Au cours des douze mois écoulés, le natif de Bondy a remporté la Coupe Gambardella, gagné ses galons de titulaire en Ligue 1 et éteint la quasi-totalité des attaquants qu'il a croisés - Memphis Depay et Wissam Ben Yedder peuvent en témoigner. Ses capacités défensives, sa puissance physique et ses qualités de relanceur font de lui l'un des plus grands espoirs mondiaux à son poste et lui promettent un avenir brillant. Autant de qualités qui n'ont d'ailleurs pas tardé à séduire de grands clubs européens, et c'est Arsenal qui a raflé la mise l'été dernier moyennant 30 millions d'euros et le prêt du joueur à son club formateur jusqu'en juin prochain. Les supporters stéphanois n'ont donc plus que quelques mois pour profiter de leur joyau. Mais pour William Saliba, tout ne fait que commencer...

3 Avec William Saliba, Arsenal a mis la main sur un futur grand. (© ASSE)

Classement des buteurs stéphanois en 2019 (toutes compétitions confondues) :

1. Beric (9 buts).

2. Khazri, Hamouma (8 buts).

4. Cabella, Bouanga (7 buts).

6. Nordin (4 buts).

7. Debuchy, Diony (3 buts).

9. Perrin, Kolodziejczak (2 buts).

11. Boudebouz, Monnet-Paquet, Aholou, Camara, Trauco, Silva, Fofana, Benkhedim, Edmilson, Subotic, Vada, Ghezali, Rocha-Santos (1 but).

Au total, les Verts ont trouvé le chemin des filets à 70 reprises cette année, les buts contre leur camp de Björn Engels (Reims), Fodé Ballo-Touré (Monaco), Thomas Kaminski (La Gantoise) et Bakaye Dibassy (Amiens) n'étant pas pris en compte dans le classement ci-dessus.

Equipe de l'année :

lineup

Très belle année 2020 à tous les supporters des Verts !

Publicité
Publicité
14 novembre 2019

À Saint-Étienne, la jeunesse prend le pouvoir

Depuis l’arrivée de Claude Puel à la tête des Verts, les cartes ont été redistribuées dans l’effectif et plusieurs jeunes joueurs en ont profité pour gagner du temps de jeu. De quoi remettre la formation au cœur du projet stéphanois.

Nous sommes le 6 octobre et l’ASSE s’apprête à accueillir son voisin lyonnais à Geoffroy-Guichard. Pour ses grands débuts sur le banc stéphanois, Claude Puel surprend tout le monde en lançant le prometteur Charles Abi à la pointe de l’attaque. Le nouvel entraîneur des Verts envoie ainsi un message fort : avec lui, les jeunes auront leur chance. Mais il ne va pas s’arrêter là. Deux semaines plus tard, Wesley Fofana est aligné en défense centrale à Bordeaux. Et dimanche dernier à Nantes, ce sont Mahdi Camara et Franck Honorat qui ont fêté la première titularisation de leur carrière en Ligue 1. Connu pour ses qualités de formateur, Claude Puel n’a donc pas tardé à confirmer sa réputation.

Puel Claude Puel n'a pas peur de faire confiance à des jeunes joueurs. (© ASSE)

Au fil des matches, certains espoirs stéphanois sont même devenus indispensables aux yeux de leur nouvel entraîneur. C’est évidemment le cas de William Saliba (18 ans), qui s’est rapidement imposé comme le patron de la défense verte malgré son jeune âge. Lorsqu’il est titulaire, l’ASSE est invaincue cette saison et n’a concédé que 4 buts en 7 matches. En revanche, quand il n’est pas là, les Verts comptabilisent 5 défaites en 10 rencontres, pour 20 buts encaissés. Des statistiques révélatrices de l’importance du natif de Bondy, vendu à Arsenal cet été mais resté dans le Forez en prêt. Un peu plus haut sur le terrain, Zaydou Youssouf (20 ans) est quant à lui le seul joueur ayant disputé l’intégralité des sept matches dirigés par Claude Puel. Recruté à Bordeaux lors du dernier mercato, le jeune milieu de terrain est en train de devenir le patron de l’entrejeu stéphanois, où il brille par ses qualités de récupération et de projection. En attaque, Arnaud Nordin (21 ans) n’a pas encore gagné ses galons de titulaire, mais il entre systématiquement en fin de rencontre pour apporter sa vitesse et ses dribbles face à des défenses fatiguées. Youssouf et Nordin ont d’ailleurs tous deux été convoqués avec l’Équipe de France Espoirs cette semaine.

Youssouf x Nordin Coéquipiers en club, Zaydou Youssouf et Arnaud Nordin le sont également en sélection depuis cette semaine. (© ASSE)

D’autres jeunes pépites n’ont pas encore acquis la même importance dans l’esprit de Claude Puel, mais restent les plus grands espoirs du club pour le futur. Le meilleur exemple est celui de Wesley Fofana (18 ans), qui compte quatre titularisations en défense centrale depuis l’arrivée de Puel mais doit encore progresser s’il veut devenir indéboulonnable. Lancé chez les pros en mai dernier par Jean-Louis Gasset, il pourrait bien marcher sur les traces de William Saliba, avec lequel il a remporté la dernière édition de la Coupe Gambardella. Également membre de cette épopée victorieuse et buteur en finale, Charles Abi (19 ans) a lui aussi vu son temps de jeu exploser sous l’ère Puel. Aligné d’entrée lors du derby, le jeune avant-centre a ensuite enchaîné avec trois titularisations et une entrée en jeu, avant de se blesser contre Amiens. Mais il a eu le temps de montrer de belles qualités techniques et physiques.

Abi Charles Abi a honoré sa première titularisation en Ligue 1 lors du derby. (© ASSE)

Enfin, certains joueurs un peu plus âgés devraient profiter de la nomination de Puel pour continuer à progresser. Titulaire à Bordeaux et contre Amiens, Sergi Palencia (23 ans) pourrait tirer son épingle du jeu dans les prochains mois au poste de latéral ou de piston droit. De son côté, Mahdi Camara (21 ans) a disputé ses premières minutes de la saison en Ukraine, contre Oleksandriya, et a d’ailleurs inscrit le second but stéphanois. Le jeune milieu de terrain a ensuite enchaîné par une titularisation à Nantes, tout comme Franck Honorat (23 ans). Meilleur passeur de Ligue 2 la saison passée à Clermont, ce dernier a disputé son premier match sous le maillot vert à La Beaujoire, délivrant une passe décisive pour Miguel Trauco.

Honorat Franck Honorat a signé une passe décisive pour ses débuts sous le maillot vert. (© ASSE)

Au cours de ses premiers matches dans le Forez, Claude Puel n’a donc pas hésité à innover et à faire confiance aux jeunes. Pour cela, il est même parfois allé jusqu’à reléguer certains cadres sur le banc, comme Wahbi Khazri ou Loïc Perrin. Le projet de l’ancien entraîneur de Leicester est évident : il compte construire un effectif compétitif sur le long terme en puisant dans le centre de formation. Ça tombe bien, l’ASSE a remporté la dernière Coupe Gambardella et compte plusieurs jeunes prometteurs dans ses rangs. Qui seront les prochains à apparaître sous le maillot vert ?  Le milieu offensif Bilal Benkhedim (18 ans), le gardien Stefan Bajic (17 ans), titulaire contre Metz lorsque Ruffier et Moulin avaient déclaré forfaits, le défenseur Marvin Tshibuabua (17 ans), actuellement au Brésil pour le Mondial U17, et le milieu relayeur Aïmen Moueffek (18 ans) auront peut-être une carte à jouer dans les prochains mois. En attendant, les supporters des Verts peuvent se réjouir de voir leur club retrouver une stratégie sportive claire.

21 octobre 2019

Bordeaux 0-1 ASSE : un braquage signé Puel

Pour le deuxième match de Claude Puel sur le banc stéphanois, les Verts ont arraché une victoire miraculeuse à Bordeaux, dans les derniers instants de la rencontre. S’il faudra encore attendre pour constater de réels progrès dans le jeu, l’ASSE enchaîne un troisième succès consécutif en Ligue 1 et poursuit sa remontée au classement. De quoi envisager l’avenir avec ambition.

Il y a deux semaines, lors du derby, Claude Puel avait surpris tout le monde en alignant une composition inattendue. Ce week-end, à Bordeaux, l’entraîneur stéphanois a refait le coup. Plusieurs joueurs importants, comme Debuchy, Kolodziejczak, Beric ou Hamouma, ont en effet débuté sur le banc, tandis que les jeunes Charles Abi et Wesley Fofana étaient titularisés d’entrée, formant avec William Saliba un fier trio de récents vainqueurs de la Coupe Gambardella. Mais les Verts ont souffert sur la pelouse du Matmut Atlantique. Après une bonne entame de match, ils ont ensuite été malmenés par de solides Girondins et se sont remis à un excellent Stéphane Ruffier. De retour de blessure, le portier stéphanois a écœuré les attaquants adverses, multipliant les parades pour permettre à son équipe de garder sa cage inviolée. Et alors que les deux formations se dirigeaient vers un match nul, Arnaud Nordin a finalement obtenu un pénalty dans le temps additionnel. Contre le cours du jeu, Denis Bouanga a aussitôt exécuté la sentence et offert une victoire inespérée à ses supporters.

Bordeaux ASSE Denis Bouanga transforme son pénalty dans le temps additionnel. (© ASSE)

Une fois de plus, les choix de Claude Puel se sont avérés payants. Fofana a réalisé un match solide, Abi a été l’attaquant le plus remuant et Saliba, que l’on ne présente plus, s’est montré impérial (voir par ailleurs). En gagnant avec des jeunes et sans certains cadres, l’entraîneur stéphanois a parfaitement géré son effectif en vue du match d’Europa League de jeudi prochain. Mais il a également envoyé un message important : personne n’est irremplaçable et aucune place n’est acquise dans le onze de départ. Puel n’a par exemple pas hésité à sortir Loïc Perrin à la mi-temps, alors que le capitaine stéphanois était en difficulté et avait écopé d’un carton jaune. En fin de rencontre, son coaching a été décisif. L’entrée de Cabaye pour densifier le milieu a permis de combler les espaces dans l’entrejeu et a rendu les Bordelais beaucoup moins dangereux. Celle de Nordin, dont la vitesse et les dribbles font toujours des dégâts face à une défense fatiguée, a provoqué le pénalty de la victoire.

Bordeaux ASSE 3 Les Verts fêtent le but de Denis Bouanga au pied du parcage de leur supporters. (© ASSE)

Alors certes, les Verts peuvent remercier Ruffier. Certes, l’arbitre a peut-être été généreux en oubliant quelques cartons ou en accordant ce pénalty. Mais tout ça montre surtout que le vent est en train de tourner. L’ASSE retrouve une réussite qui la fuyait cruellement en début de saison. L’état d’esprit est également bien meilleur, et ce n’est pas un hasard si les Verts viennent de gagner deux matches de suite grâce à un but dans les dernières minutes. Claude Puel n’est certainement pas étranger à ce regain de forme. En réalisant des choix forts et en lançant des jeunes, il instaure une concurrence saine et maintient tout le groupe concerné. Il sait aussi modifier son équipe lorsqu’il y décèle une faiblesse, faisant preuve d’un sens tactique aiguisé. Après des semaines difficiles, les supporters stéphanois peuvent donc à nouveau espérer des jours meilleurs. Rendez-vous jeudi soir dans le Chaudron, face à l’équipe ukrainienne d’Olexandria, pour confirmer cette embellie.

La stat’ à retenir : Avec William Saliba, les Verts ont remporté 11 de leurs 13 matches de Ligue 1 en 2019 et n’ont encaissé que 4 buts. Sans lui, ils n’ont gagné que 4 rencontres sur 17, concédant 28 buts.

Bordeaux - ASSE 2 Les Verts empochent leur troisième victoire consécutive en Ligue 1. (© ASSE)

7 septembre 2019

Quels motifs d'espoir pour les Verts ?

Avec quatre points au compteur en autant de journées, l'ASSE effectue son pire début de saison depuis dix ans. Pourtant, l'effectif semble séduisant sur le papier et la récente prestation des Verts au Vélodrome a été plutôt intéressante. Profitons donc de la trêve internationale pour nous poser la question qui brûle les lèvres de chaque supporter : malgré ce départ raté, peut-on être optimiste pour Sainté ?

Commençons d'abord par tirer un bilan du mercato estival, qui a fermé ses portes il y a quelques jours. Avec onze recrues, l'ASSE s'est montré très active et a globalement bien négocié son intersaison. Elle a su étoffer son effectif et doubler les postes en vue de la Coupe d'Europe, en attirant plusieurs jeunes à fort potentiel comme Sergi Palencia, Harold Moukoudi ou Zaydou Youssouf. Les dirigeants stéphanois ont également renforcé l'équipe grâce à quelques joueurs plus expérimentés, tels que Ryad Boudebouz et Denis Bouanga, deux talents bien connus de la Ligue 1, le péruvien Miguel Trauco, finaliste de la dernière Copa América, et même un ancien pilier de l'Équipe de France en la personne de Yohan Cabaye. Au rayon des départs, Rémy Cabella est le seul cadre à avoir quitté le navire, tandis que les Verts ont conservé leur pépite William Saliba, vendu 30M€ à Arsenal mais prêté immédiatement dans le Forez. Finalement, le seul reproche que l'on pourrait faire au mercato stéphanois est l'absence d'une recrue de poids dans le secteur offensif, alors qu'un buteur de qualité était espéré dans les dernières heures du mois d'août. 

Cabaye Yohan Cabaye en compagnie de David Wantier, directeur du recrutement. (© ASSE)

Pourtant, malgré toutes ces promesses, l'ASSE réalise un début de saison décevant. Le problème majeur semble être d'ordre physique. Lors des premières journées, les joueurs sont apparus hors de forme, carbonisés et systématiquement à court d'énergie après une demi-heure de jeu. La faute à une préparation physique tronquée par deux tournées à l'étranger, aux États-Unis et en Angleterre, et surtout très difficile à digérer. La saison s'annonce en effet chargée puisque la Coupe d'Europe viendra s'ajouter au calendrier, et les Verts atteindront sûrement leur pic de forme plus tard dans l'année. À l'heure actuelle, les états physiques des uns et des autres sont donc très variés. Seul le temps permettra de régler ce problème, et nous pouvons d'ailleurs imaginer que la trêve internationale fera beaucoup de bien de ce côté. Les cadres stéphanois, en particulier Yann M'Vila et Wahbi Khazri, devraient en profiter pour se refaire la cerise et retrouver de la fraîcheur. 

Dijon - ASSE Romain Hamouma et Wahbi Khazri à Dijon, en ouverture de la saison. (© ASSE)

En outre, les Verts manquent évidemment d'automatismes en ce début de saison. De nombreuses recrues sont arrivées et certains joueurs ne se connaissent pas encore. Miguel Trauco vient de débarquer sur un nouveau continent, Wahbi Khazri est revenu tardivement de la Coupe d'Afrique, Harold Moukoudi découvre la Ligue 1, Loïc Perrin a manqué la plupart des matches amicaux à cause d'une blessure au genou... Il faut nécessairement un peu de temps pour que tout ce petit monde apprenne à jouer ensemble. L'an dernier, sous Jean-Louis Gasset, Sainté n'avait pris que six points sur les cinq premières journées. Rappelons également que le calendrier n'a pas été clément avec les Verts en leur offrant deux déplacements périlleux à Lille et Marseille dès le mois d'août.

Khazri-Boudebouz L'association entre Wahbi Khazri et Ryad Boudebouz pourrait être l'une des clés cette saison. (© ASSE)

Enfin, la dernière interrogation concerne le poste d'entraîneur. Beaucoup de supporters restent en effet sceptiques après la nomination de Ghislain Printant. Le corse dispose d'une expérience trop légère en tant que numéro un et, s'il a été un excellent adjoint pour Jean-Louis Gasset, rien ne dit qu'il sera capable de franchir le cap. Les premiers matches ont d'ailleurs donné raison à ses détracteurs tant les Verts ont proposé un jeu indigeste, notamment à Lille. Mais la défaite à Marseille a offert quelques signes encourageants. Disposée en 3-4-3 pour la première fois de la saison, l'ASSE a proposé une bien meilleure prestation collective et a montré un visage prometteur. Ce système pourrait-il être la solution miracle ? Il permet en tout cas de sécuriser la défense centrale autour d'un Perrin vieillissant et de profiter de la richesse de l'effectif stéphanois à ce poste, avec Kolodziejczak, Saliba, Moukoudi mais aussi le jeune Fofana. Il offre également plus de liberté offensive aux latéraux, qui sont tous portés vers l'avant, qu'il s'agisse de Trauco et Silva à gauche ou de Debuchy, Palencia voire Monnet-Paquet à droite. Enfin, trois joueurs techniques et habiles peuvent être associés en attaque et permuter pendant la rencontre pour déstabiliser l'adversaire. Khazri, Nordin, Bouanga, Hamouma et Boudebouz ont parfaitement le profil, tandis que Beric aura sa chance lorsque les Verts buteront sur une défense regroupée.

Capture d’écran 2019-09-05 à 19 L'équipe-type de l'ASSE version 2019-2020 ?

Vous l'aurez donc compris, les Verts peuvent tout à fait réussir une belle saison. Les supporters doivent se montrer patients, il faut laisser le temps aux joueurs de retrouver leurs capacités physiques et de peaufiner leurs automatismes. Au retour de la trêve internationale, la réception de Toulouse sera l'occasion d'engranger des points et de retrouver la confiance. Ensuite, ce sera le début des choses sérieuses avec le retour de l'Europa League, l'enchaînement des matches, le derby... Espérons que Sainté réponde présent à ce moment-là. On a déjà hâte d'y être !

8 mai 2019

Monaco 2-3 ASSE : il se passe quelque chose !

En s'imposant à Monaco pour la première fois depuis 2010, Saint-Étienne a fait un grand pas vers l'Europe et se prend désormais à rêver de podium. Rapidement menés au score, les Verts ont su réagir brillamment pour renverser une situation bien mal embarquée. Quelque chose de spécial est décidément en train de naître au sein de cette équipe. 

Sept matches, six victoires, un match nul, 19 points récoltés sur 21 possibles... L'ASSE tient un rythme de champion et marche sur l'eau depuis plusieurs semaines. Dimanche dernier, c'est Monaco qui a fini par succomber face à cette irrésistible déferlante stéphanoise. Pourtant, la soirée avait mal débuté au Stade Louis II. La tactique frileuse de Jean-Louis Gasset et le retour de la défense à cinq, l'entame de match ratée des Verts, l'ouverture du score monégasque, les cartons de Khazri et Debuchy synonymes de suspensions contre Nice... Tous les ingrédients ont d'abord été réunis pour que ce déplacement sur le Rocher tourne à la catastrophe. C'était sans compter sur la force de caractère de cette équipe, "allergique à la défaite" selon son coach.

ASSE Monaco 1 Les Verts ont connu une entame de match difficile à Monaco. (© ASSE)

Portés par un immense Rémy Cabella, impliqués sur les trois buts stéphanois, les Verts ont offert une spectaculaire remontée à leurs supporters et ont donc poursuivi leur fantastique chevauchée vers l'Europe. De quoi se permettre les rêves les plus fous. Depuis quelque temps, l'ASSE dégage en effet une sérénité impressionnante et semble difficilement arrêtable. Le secret de cette réussite ? Un savant mélange entre tauliers expérimentés sachant garder leur calme en toutes circonstances - comme M'Vila, Perrin ou Debuchy - et jeunes pétris de talent apportant leur fougue à chaque apparition - Saliba et Nordin en tête. Grâce à l'intelligence de son entraîneur, qui sait tirer le meilleur de ses joueurs, Saint-Étienne a ainsi trouvé un équilibre idéal. Par-dessus tout, on sent un groupe qui vit bien, une bande de potes ayant envie de réussir une grande performance tous ensemble. Il n'y a qu'à voir les effusions de joie dans le vestiaire pour comprendre à quel point les Verts sont unis vers le même objectif.

ASSE Monaco 2 Les Verts affichent un bel état d'esprit en cette fin de saison. (© ASSE)

En outre, sur le Rocher monégasque, l'ASSE a également bénéficié d'un certain brin de réussite, de cette dose de chance qui accompagne immanquablement les plus grands succès. Entre Glik qui touche la barre transversale juste avant l'égalisation stéphanoise, l'aide involontaire d'un Ballo-Touré buteur contre son camp ou encore Nordin qui marque de la tête malgré son mètre soixante-dix, une bonne étoile semble veiller sur le Forez. Autant de signes qui laissent imaginer que c'est peut-être la saison ou jamais pour les Verts, revenus à un point du podium. Presque assuré de terminer au moins quatrième, Saint-Étienne peut désormais jouer l'esprit libéré et mettre la pression sur son voisin lyonnais. Et ce n'est pas l'élan optimiste parcourant les supporters qui risque de freiner l'élan des joueurs. L'ambiance du Chaudron lors des réceptions de Nice et Montpellier s'annonce complètement folle !

ASSE Monaco 3 Auteur du second but stéphanois, Rémy Cabella est félicité par ses coéquipiers. (© ASSE)

1 mai 2019

Yann M'Vila, l'indispensable métronome

Si la plupart des médias ont souvent tendance à braquer leurs projecteurs sur Wahbi Khazri, le meilleur joueur de l’ASSE se trouve en réalité un peu plus bas sur la pelouse. Positionné au milieu de terrain, dans un rôle de meneur de jeu reculé, Yann M’Vila épate les supporters à chacune de ses sorties et s’est imposé comme la carte maîtresse du système de Jean-Louis Gasset. Focus sur un joueur qui a rapidement su conquérir le cœur du peuple vert. 

Nous sommes le 12 janvier 2018 et l'ASSE est dans la tourmente. Engluée au seizième rang du classement, elle enregistre alors la signature de Yann M'Vila, premier renfort d'un mercato hivernal salvateur. Les Verts ne le savent pas encore, mais ils viennent de mettre la main sur un joueur d'exception. Seize mois plus tard, voilà Sainté bien installé à la quatrième place, avec l'Europe en ligne de mire. Et M'Vila n'est certainement pas étranger à ce redressement spectaculaire. Considéré comme un immense espoir lorsqu'il évoluait à Rennes, il était devenu un cadre de l'Équipe de France (22 sélections), avant de gâcher son potentiel en enchaînant les mauvais choix de carrière. Exilé en Russie au Rubin Kazan mais également passé par l'Inter Milan et Sunderland, il a fini par revenir en France et s'épanouit aujourd'hui à Saint-Étienne.

M'Vila 1 Yann M'Vila face à Dijon en mars 2018. (© ASSE)

Le milieu défensif s'est affirmé comme le maillon essentiel du système de Jean-Louis Gasset. Dans le milieu à deux du technicien stéphanois, il est aligné axe gauche pour se retrouver face au jeu avec son pied droit. Il peut ainsi régaler le public du Chaudron par sa qualité de passe. Jeu long, jeu court, ouvertures entre les lignes, transversales ou changements d'aile, M'Vila sait tout faire et se transforme alors en véritable chef d'orchestre. Dictant le tempo de la rencontre, il est rapidement devenu indispensable aux Verts et a gagné le surnom de "maestro" auprès des supporters foréziens. En octobre 2018, son entraîneur avait même déclaré au Progrès "Quand je fais mon équipe, je mets d'abord M'Vila et les neuf autres joueurs de champ ensuite"

Sur le plan défensif, l'international tricolore brille également par ses qualités de récupérateur, notamment grâce à sa maîtrise du tacle glissé. Mais surtout, ce qui a achevé de séduire le public de Geoffroy-Guichard, c'est son état d'esprit remarquable. Au-delà de son talent de footballeur, M'Vila se distingue par un comportement exemplaire. Mouillant le maillot à chacune de ses sorties et arborant un visage souriant à chaque entraînement, il sait aussi trouver les mots justes dans ses réactions d'après-match. En mars dernier, suite à la défaite piteuse des Verts à Marseille, il avait par exemple lâché : "On ne peut s'en prendre qu'à nous-mêmes, c'est désolant. On n'a pas la prétention de jouer l'Europe. On va la fermer, rester à notre place et bien penser à travailler à l'entraînement". Quelques mois plus tard, ce recadrage semble avoir porté ses fruits. Une preuve de plus que l'ancien rennais est désormais le nouveau patron de l'ASSE. 

M'Vila 2 Yann M'Vila aime se retrouver face au jeu sur son pied droit. (© ASSE)

Les supporters doivent néanmoins se faire une raison ; Yann M'Vila a le niveau pour évoluer dans un club au standing bien supérieur. Pourtant, le milieu de terrain se sent bien dans le Forez et entretient d'excellentes relations avec Jean-Louis Gasset. Si Sainté retrouve une Coupe d'Europe la saison prochaine, il se verrait bien poursuivre l'aventure sous le maillot vert. Les Stéphanois savent ce qu'il leur reste à faire...

Publicité
Publicité
1 2 3 > >>
Publicité